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MATHÉMATIQUES ET MATHÉMATICIENS

en reliant par l’échelle décimale toutes les mesures principales aux mesures plus grandes ou plus petites. »

Dès 1792, Delambre et Méchain furent chargés, par leurs collègues de l’Académie des sciences, de mesurer l’arc de Dunkerque à Barcelone, en Espagne, qui comprend dix degrés environ[1]. La triangulation s’appuya sur deux bases, près de Melun et de Perpignan. Aux mesures directes devaient succéder un long travail de comparaison aux mesures antérieures, de réductions et de calculs. Sans attendre la fin de ce travail, l’Académie calcula provisoirement le mètre d’après les observations anciennes, « avec une exactitude suffisante pour tous les besoins de la société » ; d’autre part elle avait déterminé, par des expériences précises, la longueur du pendule à seconde et le poids d’un centimètre cube d’eau distillée ; c’étaient les éléments de toutes les autres mesures. Les observations nouvelles ne pouvaient apporter à leurs valeurs que des corrections insensibles. » (Biot.)

Dans la séance du 1er août 1793, la Convention, sur un rapport présenté par Arbogast au nom du Comité d’instruction publique, vota l’établissement du système métrique dans toute l’étendue de la République. Toutefois, le système ne fut rendu obligatoire que par le décret du 18 germinal an III (7 avril 1795). Ce décret fixa définitivement la nomenclature ; il y est dit que « l’étalon sera une règle de platine, exécutée avec la plus grande précision d’après les expériences et les

  1. Le général Perrier, mort en 1888, a réuni géodésiquement l’Espagne à l’Algérie, par dessus la Méditerranée. Nous connaissons maintenant la longueur d’un arc de méridien allant du nord de l’Angleterre au Sahara.