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avec ſes rivaux, la Grande-Bretagne ſe vit encore obligée d’acheter d’eux tous les ans, pour trois à quatre cens mille livres d’huile ou de fanons de baleine.

Tel étoit l’état des choſes, lorſque les mers Françoiſes de l’Amérique Septentrionale devinrent, à la paix dernière, une poſſeſſion Britannique. Auſſi-tôt les nouveaux Anglois y naviguèrent en foule pour prendre la baleine qui y eſt très-commune. Le parlement les déchargea des tributs ſous leſquels ils avoient gémi ; & leur activité redoubla encore. Elle doit ſe communiquer naturellement aux colonies voiſines. Et il eſt vraiſemblable que les Provinces-Unies perdront avec le tems cette importante branche de leur commerce.

La pêche de la baleine ſe fait dans le golfe Saint-Laurent & dans les parages qui le joignent ſur des mers moins orageuſes, moins embarraſſées de glaces que le Groenland. Dès lors, elle commence plutôt & finit plus tard. On y éprouve moins d’accidens fâcheux. Les navires qui y ſont employés ſont moins grands, moins chargés d’équipages. Ces raiſons doivent donner au continent Américain des avantages que l’économie Hollandoiſe