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iſles Royale & de Saint-Jean les François qui s’y trouvoient établis, qui n’ont pas été remplacés & qui peut-être ne le ſeront jamais. Une ſi mauvaiſe politique avoit été autrefois ſuivie à la Nouvelle-Écoſſe : car il eſt dans la jalouſie de l’ambition de détruire pour poſſéder.

XIV. Idée de la Nouvelle-Écoſſe. Les François s’y établirent. Leur conduite dans cette poſſeſſion.

Le nom de Nouvelle-Écoſſe, qui déſigne aujourd’hui la côte de trois cens lieues, compriſe depuis les limites de la Nouvelle-Angleterre, juſqu’à la rive méridionale du fleuve Saint-Laurent, ne paroît avoir exprimé, dans les premiers tems, qu’une grande péninſule de forme triangulaire, ſituée vers le milieu de ce vaſte eſpace. Cette péninſule, que les François appeloient Acadie, eſt très-propre par ſa poſition, à ſervir d’aſyle aux bâtimens qui viennent des Antilles. Elle leur montre, de loin un grand nombre de ports excellens, où l’on entre & d’où l’on ſort par tous les vents. On voit beaucoup de morue ſur ſes rivages, & encore davantage ſur de petits bancs qui n’en ſont éloignés que de quelques lieues. Le continent voiſin attire par l’appât de quelques pelleteries. L’aridité de ſes côtes, offre du gravier pour