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de l’Europe, en aſſuroient le débit à un pris avantageux. Cependant il ne fut jamais cultivé de bled que ce qu’il en falloit pour les colons, qui même furent quelquefois réduits à tirer leur ſubſiſtance des marchés étrangers.

Si la culture s’étoit étendue & perfectionnée, les troupeaux ſe ſeroient multipliés. L’abondance du gland & la quantité des pâturages auroient mis les colons à portée d’élever aſſez de bœufs & de cochons, pour remplacer dans les iſles Françoiſes les viandes ſalées que leur fourniſſoit l’Irlande. Peut-être même leur nombre ſe ſeroit-il accru avec le tems, au point d’approviſionner les navigateurs de la métropole.

On n’auroit pas retiré les mêmes avantages des bêtes à laine, quand même la rigueur du climat ne ſe ſeroit pas invinciblement opposée à leur multiplication. Leur toiſon deſtinée à être toujours groſſière, ne pourra jamais être utilement employée que dans la colonie même à des étoffes plus ou moins communes.

On ne doit pas dire la même choſe du gin-ſeng. Cette plante que les Chinois tirent