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s’étendit au loin. Le récit de l’accueil qu’on leur avoit fait, la vue de ce qu’ils avoient reçu en échange de leurs marchandiſes, tout augmentoit le concours. Jamais ils ne revenoient vendre leurs fourrures, ſans conduire avec eux une nouvelle nation. C’eſt ainſi qu’on vit ſe former une eſpèce de foire, où ſe rendoient tous les peuples de ce vaſte continent.

Les Anglois furent jaloux de cette branche de richeſſe ; & la colonie qu’ils avoient fondée à la Nouvelle-York, ne tarda pas à détourner une ſi grande circulation. Après s’être aſſurés de leur ſubſiſtance, en donnant leurs premiers ſoins à l’agriculture, ils pensèrent au commerce des pelleteries. Il fut borné d’abord au pays des Iroquois. Les cinq nations de ce nom ne ſouffroient pas qu’on traversât leurs terres, pour aller traiter avec d’autres nations ſauvages qu’ils avoient conſtamment pour ennemies, ni que celles-ci vinſſent ſur leur territoire leur diſputer, par la concurrence, les profits d’un commerce ouvert avec les Européens. Mais le tems ayant éteint ou plutôt ſuſpendu les hoſtilités nationales entre les ſau-