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on fait du mortier, dont on remplit tous les intervalles des pieux entrelacés de branches, pour maçonner le pilotis. Le talus de la digue eſt opposé au courant de l’eau, pour mieux en rompre l’effort par degrés ; & les pieux y ſont plantés obliquement, à raiſon de l’inclinaiſon du plan. On les plante perpendiculairement du côté où l’eau doit tomber ; & pour lui ménager un écoulement, qui diminue l’action de ſa pente & de ſon poids, on ouvre deux ou trois iſſues au ſommet de la digue, par où la rivière débouche une partie de ſes eaux.

Quand cet ouvrage eſt achevé en commun par la république, le citoyen ſonge à ſe loger. Chaque compagnie ſe conſtruit une cabane dans l’eau, ſur le pilotis. Elles ont depuis quatre juſqu’à dix pieds de diamètre, ſur une enceinte ovale ou ronde. Il y en a de deux ou trois étages, ſelon le nombre des familles ou des ménages. Une cabane en contient au-moins un ou deux, & quelquefois de dix à quinze. Les murailles, plus ou moins élevées, ont environ deux pieds d’épaiſſeur, & ſe terminent toutes en forme de voûte ou d’anſe de panier, maçonnées