Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/126

Cette page n’a pas encore été corrigée

répondent à la profondeur des eaux. Pour épargner ou faciliter le travail, on choiſit l’endroit d’une rivière, où il y a le moins d’eau. S’il ſe trouve ſur les bords du fleuve un gros arbre, il faut l’abattre, pour qu’il, tombe de lui-même en travers ſur le courant. Fût-il plus gros que le corps d’un homme, on le ſcie, ou plutôt on le ronge au pied, avec quatre dents tranchantes. Il eſt bientôt dépouillé de ſes branches par le peuple ouvrier, qui veut en faire une poutre. Une foule d’autres arbres plus petits, ſont également abattus, mis en pièces & taillés pour le pilotis qu’on prépare. Les uns traînent ces arbres juſqu’aux bords de la rivière ; d’autres les conduiſent ſur l’eau juſqu’à l’endroit où doit ſe faire la chauſſée. Mais comment les enfoncer dans l’eau, quand on n’a que des dents, une queue & des pieds ? Le voici. Avec les ongles, on creuſe un trou dans la terre ou au fond de l’eau. Avec les dents, on appuie le gros bout du pieu ſur le bord de la rivière ou contre le madrier qui la traverſe. Avec les pieds, on dreſſe le pieu & on l’enfonce par la pointe, dans le trou où il ſe plante debout. Avec la queue,