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& les mouvemens ſi prompts, que l’œil ne peut les ſuivre. L’extrémité de ſa queue, longue, épaiſſe & bien fournie, eſt d’un noir de jais. Son poil, roux en été comme l’or des moiſſons ou des fruits, devient, en hiver, blanc comme la neige. Cet animal vif, léger & joli, fait une des beautés du Canada : mais, quoique plus petit que la martre, il n’y eſt pas auſſi commun.

La martre ſe trouve uniquement dans les pays froids, au centre des forêts, loin de toute habitation ; animal chaſſeur, & vivant d’oiſeaux. Quoiqu’elle n’ait pas un pied & demi de long, les traces qu’elle fait ſur la neige, paroiſſent être d’un animal très-grand ; parce qu’elle ne va qu’en ſautant, & qu’elle marque toujours des deux pieds à la fois. Sa fourrure eſt recherchée, quoiqu’infiniment moins précieuſe que celle de la martre, ſi diſtinguée ſous le nom de zibeline. Celle-ci eſt d’un noir luiſant. La plus belle, parmi les autres, eſt celle dont la peau la plus brune s’étend le long du dos, juſqu’au bout de la queue. Les martres ne quittent communément le fond de leurs bois impénétrables, que tous les deux ou trois ans. Les naturels