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offrent quelquefois des ouvrages de cuivre rouge, des ouvrages de cuivre jaune & d’autres ouvrages qui participent de ces deux couleurs ; d’où l’on a conclu que les Péruviens connoiſſoient le mélange des métaux. Une choſe plus importante, c’eſt que ce cuivre n’eſt jamais retraité, qu’il ne s’y attache jamais de verd-de-gris ; ce qui paroit prouver que ces Indiens faiſoient entrer dans ſa préparation quelques matières qui le préſervoient de ces inconvéniens funeſtes. Il faut regretter que l’art utile de le tremper ainſi ait été perdu, ou par le découragement des naturels du pays, ou par le mépris que les conquérans avoient pour tout ce qui n’avoit point de rapport avec leur paſſion pour les richeſſes.

Mais avec quels inſtrumens s’exécutoient tous ces ouvrages, chez un peuple qui ne connoiſſoit pas le fer, regardé, avec raiſon, comme l’âme de tous les arts ? Il ne s’eſt rien conſervé dans les maiſons particulières, & l’on ne découvre rien dans les monumens publics ni dans les tombeaux, qui donne les lumières qu’il faudroit pour réſoudre ce problême. Peut-être les marteaux, les marrière dont on ſe ſervoit étoient-ils de quelque