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efforts impuiſſans contre des armées nombreuſes, accoutumées au carnage & commandées par des généraux expérimentés. Les habitans des villes & des campagnes, qui étoient entrés dans la rébellion, furent preſque généralement exterminés. La ſervitude devint le partage de tous les priſonniers des deux ſexes. Ceux même des Maures, qui étoient reſtés paiſiblement dans leurs foyers, furent tranſportés dans les provinces intérieures du royaume, où ils ne trouvèrent que des inſultes & de l’opprobre.

Cette diſperſion, cette humiliation ne produiſirent pas l’effet qu’on en attendoit. Les cruautés, qu’un tribunal de ſang renouvelloit ſans ceſſe, ne furent pas plus efficaces. Il parut au clergé qu’il ne reſtoit de parti à prendre que celui de chaſſer de la monarchie tous ces ennemis opiniâtres de ſa doctrine ; & ſon vœu fut exaucé, en 1610, malgré l’oppoſition de quelques hommes d’état, malgré la réclamation plus vive encore des grands qui comptoient dans leurs palais ou ſur leur domaine beaucoup d’eſclaves de la nation que pourſuivoit la ſuperſtition.

On trouve par-tout que cette proſcription