Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/538

Cette page n’a pas encore été corrigée

de la péninſule eſt le lieu où ils s’arrêtent. Ils y trouvent un bon port, des rafraîchiſſemens & des ſignaux qui les avertiſſent s’il a paru quelque ennemi dans ces parages les plus dangereux pour eux. Ce fut en 1734 que le galion y aborda pour la première fois. Ses ordres & ſes beſoins l’y ont toujours amené depuis.

Le ſyſtême adopté par tous les gouvernemens de l’Europe, de tenir les colonies dans la dépendance la plus abſolue de la métropole, a toujours rendu ſuſpectes à beaucoup de politiques Eſpagnols les liaiſons du Mexique avec l’Aſie. Loin de penſer comme eux, Alberoni vouloit donner à cette liberté une extenſion illimitée. Il lui paroiſſoit très-ſage de faire habiller les deux Amériques par les Indes. Les colons, diſoit-il, ſeroient vêtus plus agréablement, à meilleur marché, d’une manière plus analogue au climat. Les guerres de l’Europe ne les expoſeroient pas à manquer ſouvent des choſes les plus néceſſaires. Ils ſeroient plus riches, plus affectionnés à la patrie principale, plus en état de ſe défendre contre les ennemis qu’elle leur attire. Ces ennemis eux-mêmes ſeroient