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ſont composées d’un calice écailleux qui ſupporte beaucoup de pétales & d’étamines. Le piſtil, ſurmonté d’un ſeul ſtyle & caché dans le fond du calice, devient avec lui un fruit bon à manger, ſemblable à une figue, rempli de ſemences nichées dans une pulpe rougeâtre.

Il y a pluſieurs eſpèces de nopal. Ceux qui ont la tige liſſe les épines nombreuſes & trop rapprochées ne ſont point propres à l’éducation de la cochenille. Elle ne réuſſit bien que ſur celui qui a peu d’épines & une ſurface veloutée, propre à lui donner une aſſiette plus aſſurée. Il craint les vents, les pluies froides & la trop grande humidité. La méthode de le recéper n’eſt pas avantageuſe. On gagne plus à le replanter tous les ſix ans en mettant pluſieurs portions de tiges dans des foſſes aſſez profondes, diſposées en quinconce ou en quarré, à ſix ou huit pieds de diſtance. Un terrein ainſi planté, connu ſous le nom de nopalerie, n’a ordinairement qu’un ou deux arpens d’étendue, rarement trois. Chaque arpent produit juſqu’à deux quintaux de cochenille, & un homme ſuffit pour le cultiver.

Il doit ſarcler ſouvent, mais avec précaution, pour ne pas déranger l’inſecte qui ne ſurvit