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de Mechoacan & de Oaxaca, avec cette diſtinction qu’ils devoient être l’apanage de la famille à perpétuité. Il faut que l’oppreſſion ait été moindre dans ces poſſeſſions héréditaires que dans le reſte de l’empire, puiſqu’en 1746 on y comptoit encore quinze mille neuf cens quarante Indiens, dix-huit cens Eſpagnols, meſſe ou mulâtres, & ſeize cens eſclaves nous.

Le pays n’avoit aucun des animaux néceſſaires pour la ſubſiſtance de ſes nouveaux habitans, pour le labourage & pour les autres beſoins inséparables d’une ſociété un peu compliquée. On les fit venir des iſles déjà ſoumiſes à la Caſtille qui elles-mêmes les avoient naguère reçus de notre hémiſphère. Ils propagèrent avec une incroyable célérité. Tous dégénérèrent ; & comment, affoiblis par le trajet des mers, privés de leur nourriture originaire, livrés à des mains incapables de les élever & de les ſoigner ; comment n’auroient-ils pas ſouffert des altérations ſenſibles ? La plus marquée fut celle qu’éprouva la brebis. Mendoza fit venir des béliers d’Eſpagne pour renouveler des races abâtardies ; & depuis cette époque, les toiſons ſe trouvèrent de