Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/440

Cette page n’a pas encore été corrigée

ſurée. Ce privilège eſt-il bien éteint ? J’ai vu ſouvent conduire des moines & des prêtres dans les priſons : mais je n’en ai preſque jamais vu ſortir pour aller au lieu public des exécutions.

Eh quoi ! parce qu’un homme par ſon état eſt obligé à des mœurs plus ſaintes, il obtiendra des ménagemens, une commisération qu’on refuſera au coupable qui n’eſt pas lié par la même obligation… Mais le reſpect dû à ſes fonctions, à ſon vêtement, à ſon caractère ?… Mais la juſtice due également & ſans diſtinction à tous les citoyens… Si le glaive de la loi ne ſe promène pas indifféremment par-tout ; s’il vacille ; s’il s’élève ou s’abaiſſe ſelon la tête qu’il rencontre ſur ſon paſſage, la ſociété eſt mal ordonnée. Alors il exiſte, ſous un autre nom, ſous une autre forme, un privilège déteſtable, un abri interdit aux uns & réſervé aux autres.

Mais ces aſyles, quoique généralement contraires à la proſpérité des ſociétés, ne fixeront pas ici notre attention. Il s’agira uniquement de ceux qu’ont offert, qu’offrent encore aujourd’hui les temples dans pluſieurs parties du globe.