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d’entre les nobles étoient révoltés d’exercer les emplois les plus humilians auprès de leurs maîtres.

Depuis ſix mois, Cortes mûriſſoit, en ſilence, ſes grands projets, lorſqu’on le vit ſortir de la retraite, ſuivi de cinq cens quatre-vingt-dix Eſpagnols, de dix mille Tlaſcaltèques, de quelques autres Indiens, amenant quarante chevaux & traînant huit ou neuf pièces de campagne. Sa marche vers le centre des états Mexicains fut facile & rapide. Les petites nations, qui auroient pu la retarder ou l’embarraſſer, furent toutes aisément ſubjuguées, ou ſe donnèrent librement à lui. Pluſieurs des peuplades qui occupoient les environs de la capitale de l’empire, furent auſſi forcées de ſubir ſes loix ou s’y ſoumirent d’elles-mêmes.

Des ſuccès propres à étonner, même les plus préſomptueux, auroient dû naturellement livrer tous les cœurs au chef intrépide & prévoyant dont ils étoient l’ouvrage. Il n’en fut pas ainſi. Parmi ſes ſoldats Eſpagnols, il s’en trouvoit un aſſez grand nombre qui avoient trop bien conſervé le ſouvenir des dangers auxquels ils avoient ſi difficile-