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conſommé la ruine des premières plages reconnues par les Eſpagnols dans le Nouveau-Monde, quelques aventuriers de cette nation avoient formé des établiſſemens moins conſidérables à la Jamaïque, à Porto-Rico, à Cuba. Velaſquès, fondateur de ce dernier, déſiroit que ſa colonie partageât, avec celle de Saint-Domingue, l’avantage de faire des découvertes dans le continent ; & il trouva très-diſposés à ſeconder ſes vues, la plupart de ceux qu’une avidité active & inſatiable avoit conduits dans ſon iſle. Cent dix s’embarquèrent, le 8 février 1517, ſur trois petits bâtimens à Saint-Iago ; cinglèrent à l’Oueſt ; débarquèrent ſucceſſivement à Yucatan, à Campèche ; furent reçus en ennemis ſur les deux côtes ; périrent en grand nombre des coups qu’on leur porta, & regagnèrent dans le plus grand déſordre le port d’où, quelques mois auparavant, ils étoient partis avec de ſi flatteuſes eſpérances. Leur retour fut marqué par la fin du chef de l’expédition Cordova, qui mourut de ſes bleſſures.

Juſqu’à cette époque, l’autre hémiſphère n’avoit offert aux Eſpagnols que des ſauvages nus, errans, ſans induſtrie, ſans gouverne-