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Histoire philosophique
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même manière ſur toutes les porcelaines de la Chine, ſur celles même qu’on a faites à ſon imitation. La première, la plus ſolide de ces couleurs, eſt le bleu qu’on retire du ſaffre qui n’eſt autre choſe que la chaux de cobalt. Cette couleur s’applique ordinairement à crud ſur tous les vaſes, avant de leur donner la couverte & de les mettre au four ; en ſorte que la couverte qu’on met enſuite par-deſſus lui ſert de fondant. Toutes les autres couleurs, & même le bleu qui entre dans la compoſition de la palette, s’appliquent ſur la couverte, & ont beſoin d’être unies préalablement avec une matière ſaline ou une chaux de plomb qui favoriſe leur ingrez dans la couverte. Une manière particulière & aſſez familière aux Chinois de peindre la porcelaine, c’eſt de colorer la couverte toute entière. Pour lors la couleur ne s’applique ni deſſus, ni deſſous la couverte, mais on la mêle & on l’incorpore dans la couverte elle-même. Il ſe fait des choſes de fantaiſie très-extraordinaires en ce genre. De quelque manière que les couleurs ſoient appliquées, elles ſe tirent communément du cobalt, de l’or, du fer, des terres martiales & du cuivre ;