Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/174

Cette page n’a pas encore été corrigée

terranée, & de la mer Méditerranée dans la mer Noire. Ce privilège qu’aucune nation n’avoit encore obtenu, qu’aucune nation n’a pu obtenir depuis, doit donner au commerce & à la navigation des Ruſſes une extenſion, dont il ſeroit téméraire de fixer le terme.

Cependant, ce ſeroit toujours ſur les côtes de la mer Baltique que ſe feroient les plus grands enlèvemens des productions du pays, puiſqu’il eſt prouvé qu’il ſort habituellement un neuvième de plus en marchandiſes, par le ſeul port de Péterſbourg, que par les autres quarante-deux douanes de l’empire. En 1773, les exportations de la Ruſſie, en comptant le droit de vingt-cinq pour cent que prend le ſouverain, s’élevèrent à 106 401 735 livres. Les importations, y compris le même droit, ne paſſèrent pas 66 544 005 livres. Par conséquent, la balance apparente fut de 39 557 830 livres. Nous avons dit la balance apparente. Il eſt connu, de tous ceux à qui ces matières ſont familières, que les objets qui entrent dans le pays étant généralement d’un moindre volume que ce qui en ſort, ils ſont une occaſion plus ordinaire de fraude. Il n’eſt point d’état auſſi heureuſement