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pour 658 800 livres ſur le galion qui voguoit vers le Mexique. Si l’Eſpagne, abjurant ſes anciennes maximes, encourageoit ce genre de travail, en laiſſant à ceux qui s’y conſacreroient l’uſage entièrement libre des richeſſes qu’il leur procureroit, ne ſe ménageroit-elle pas un moyen de plus, pour commercer, avec utilité dans les mers des Indes ?

Elle ne ſeroit pas réduite à déſirer que les navigateurs étrangers vinſſent chercher ſes productions. Comme les Philippines fourniſſent en abondance les matériaux d’une marine bien ordonnée, ſes ſujets pourroient fréquenter tous les marchés, & ajouter le bénéfice du fret à ſes autres avantages.

Cette activité prépareroit les liaiſons de la colonie avec ſa métropole. Dans le cahos où ſont plongées les Philippines, il n’eſt pas aisé de voir ce qu’elles pourroient fournir un jour à l’Eſpagne. Actuellement, elles lui offrent de l’alun, des peaux de buffle, de la caſſe, des bois de teinture, du ſalpêtre, de l’écaille de tortue, de la nacre de perle que le Chinois a achetée juſqu’ici pour la revendre dans Canton aux Européens le triple de ce qu’elle lui coûtoit ; du cacao qui, quoi-