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& celle de Cadix, en 1733, ont eu des idées plus raiſonnables. Toutes deux ont imaginé, ce qu’il eſt bien étonnant qu’on n’eût pas vu plutôt, qu’il ſeroit utile à l’Eſpagne de prendre part directement au commerce de l’Aſie, & que les poſſeſſions qu’elle a dans cette partie du monde, ſeroient le centre des opérations qu’elle y voudroit faire. Inutilement leur a-t-on opposé que l’Inde fourniſſant des étoffes de ſoie, des ſortes de coton ſupérieures à celles de l’Europe pour le fini, pour les couleurs, ſur-tout pour le bas prix, les manufactures nationales n’en pourroient ſoutenir la concurrence, & ſeroient infailliblement ruinées. Cette objection qui peut être de quelque poids chez certains peuples, leur a paru tout-à-fait frivole, dans la poſition où étoit leur patrie.

XVI. Ce que les Philippines pourroient devenir.

En effet, les Eſpagnols s’habillent, ſe meublent d’étoffes, de toiles étrangères. Ces beſoins continuels augmentent néceſſairement l’induſtrie, les richeſſes, la population, les forces de leurs voiſins. Ceux-ci abuſent de ces avantages, pour tenir dans la dépendance la nation qui les leur procure. Ne ſe conduiroit-elle pas avec plus de ſageſſe &