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température que leur poſition ne le promettroit ; pendant le reſte de l’année, les cieux ſont embrâsés des feux du tonnerre, les campagnes ſont inondées par des pluies continuelles. Cependant l’air n’eſt pas mal-ſain.

À la vérité, le tempérament des étrangers eſt un peu affoibli par une tranſpiration trop abondante : mais les naturels du pays pouſſent très-loin la carrière de leur vie, ſans éprouver d’autres infirmités que celles auxquelles l’homme eſt aſſujetti par-tout.

Le centre de ces iſles montueuſes eſt occupé par des ſauvages, qui en paroiſſent les plus anciens habitans. Quelle que ſoit leur origine, ils ſont noirs, & ont la plupart les cheveux crépus. Leur taille n’eſt pas élevée, mais ils ſont robuſtes & nerveux. Quelquefois une famille entière forme une petite ſociété ; le plus ſouvent chaque individu vit ſeul avec ſa compagne. Jamais ils ne quittent leurs arcs & leurs flèches. Accoutumés au ſilence des forêts, le moindre bruit paroît les alarmer. Leur vie eſt toute animale. Les fruits, les racines qu’ils trouvent dans les bois, ſont leur unique nourriture ; & lorſqu’ils ont épuisé un canton, ils en vont ha-