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ſent à des échanges. Par ſon miniſtère, une ville, une province, une nation, une partie du globe ſont débarraſſées de ce qui leur eſt inutile ; par ſon miniſtère, elles reçoivent ce qui leur manque. Les beſoins reſpectifs de la ſociété des hommes l’occupent ſans ceſſe. Ses lumières, ſes fonds, ſes veilles : tout eſt conſacré à cet office honorable & néceſſaire. Son action n’exiſteroit pas ſans les arts & la culture : mais ſans ſon action la culture & les arts ſeroient peu de choſe. En parcourant la terre, en franchiſant les mers, en levant les obſtacles qui s’oppoſoient à la communication des peuples, en étendant la ſphère des beſoins & le déſir des jouiſſances, il multiplie les travaux ; il encourage l’induſtrie ; il devient en quelque ſorte le moteur du monde.

Les Phéniciens furent les premiers négocians dont l’hiſtoire ait conſervé le ſouvenir. Situés ſur les bords de la mer aux confins de l’Aſie & de l’Afrique, pour recevoir & pour répandre toutes les richeſſes de ces vaſtes contrées, ils ne fondèrent des colonies, ne bâtirent des villes que pour le commerce. À Tyr, ils étoient les maîtres de la Méditer-