Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/141

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’abordaient dans les deux volumes de M. Faugère elles pourraient y perdre leur temps et leur peine. Se familiariser avec Pascal n’est pas une chose si aisée : M. Astié la facilite.

Après quoi M. Astié nous permettra-t-il de ne plus nous servir de son édition, dès que nous aurons achevé d’en rendre compte ? Nous la recommandons au grand public ; mais en souhaitant qu’il puisse un jour s’en passer, et nous la déconseillons nettement aux anciens amis, aux intimes de Pascal. Pour nous, nous resterons fidèle à M. Faugère : si jamais nous consultons l’édition de M. Astié, ce ne sera pas pour Pascal, mais pour M. Astié.

Le grand défaut de cette édition, je parle ici pour les intimes, est que l’ordre d’après lequel les pensées sont distribuées, constitue à lui seul une interprétation de Pascal. C’est un ouvrage dont deux auteurs peuvent réclamer la propriété ; il est en partie de Pascal, en partie de son éditeur. C’est un Pascal-Astié. Ce défaut, dira-t-on, se retrouve dans l’édition Faugère. J’en conviens. M. Faugère, en effet, cherche aussi le plan de l’édifice et tente de le reconstruire ; mais il a si médiocrement réussi que l’insuccès même de sa tentative en diminue les inconvénients. Malgré ses essais de restauration, de nombreux matériaux sont restés gisants sur le sol, sans se dresser en murailles, en voûtes, en colonnes.

M. Astié a beaucoup mieux réussi ; c’est là son