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88. Il raconta son histoire ; puis, accompagné de Sugrîva, il remonta sur le (char) Pushpaka et se rendit à Nandigrâma.

89. À Nandigrâma, il dénoua sa tresse. Entouré de ses frères, l’irréprochable Râma, ayant reconquis Sîtâ, recouvra son royaume.

90. Son peuple partageait sa félicité, content, vivant dans l’abondance, très religieux, exempt d’infirmités et de maladies, sans avoir à craindre la disette.

91. (Désormais), personne nulle part ne verra plus mourir ses enfants ; les femmes ne connaîtront plus le veuvage ; elles seront toujours dévouées à leurs époux.

92. Le feu ne sera plus à redouter pour les êtres, non plus que les inondations, ni le vent, ni même la fièvre.

93. Il n’y aura plus de famine à craindre, ni de voleurs ; les villes et les royaumes regorgeront d’or et de grains.

94. Tous vivront dans une félicité perpétuelle, comme durant le Kritayuga. Le glorieux (Râma), après avoir offert des centaines d’Açvamédhas accompagnés de beaucoup d’or,

95. Donné des vaches par myriades de Kotis aux sages, suivant les règles, et fait aux Brahmanes des libéralités sans mesure,

96. Râghava fondera des dynasties royales, douées de cent qualités. Il affermira les quatre castes, en ce monde, chacune dans son devoir.

97. Après avoir régné dix mille ans et dix siècles de plus, Râma se rendra au Brahmaloka.

98. Cette histoire sanctifiante, qui efface les péchés, qui est sainte et pareille aux Védas, celui qui la raconte est délivré de toutes ses fautes.

99. Cette légende salutaire du Râmâyana, l’homme qui la récite vit entouré de ses fils, de ses petits-fils, d’un nombreux cortège, et à sa mort, il est magnifié dans le ciel.

100. Le Brahmane qui la récite acquiert l’empire de l’éloquence ; le Kshatriya la domination sur le monde ; le Vaiçya voit son commerce prospérer ; le Çûdra lui-même, (en l’entendant réciter), obtient une situation supérieure.


Tel est, dans le vénérable Râmâyana,

Le premier des poèmes, œuvre de Vâlmîki, le Rĭshi,

Le premier Sarga du Bâlakânda.