Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/99

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

m’êtes cher, et combien vous le serez éternellement à mon cœur, aucune assurance de ma part ne sauroit vous en convaincre.

Ces derniers mots expirèrent sur ses lèvres, et ses larmes coulèrent abondamment. Ces paroles et ces larmes portèrent encore une fois, et plus fortement que jamais, la conviction de son amour à l’ame de Valancourt. Il ne pouvoit que s’écrier : Emilie ! Emilie ! et pleurer sur sa main, qu’il pressoit de ses lèvres. Après quelques momens, elle se releva de cet abandon de tristesse et lui dit : Il faut que je vous quitte, il est tard ; on pourroit, dans le château, s’appercevoir de mon absence. Pensez à moi, aimez-moi quand je serai loin d’ici. Ma confiance sur ce point fera toute ma consolation.

Penser à vous ! vous aimer ! s’écria Valancourt.

Essayez de modérer ces transports, dit Emilie, pour l’amour de moi, essayez-le pour l’amour de vous !

Oui, pour l’amour de moi, dit Emilie d’une voix tremblante ; je ne puis pas vous laisser dans cet état.

Eh bien ! ne me laissez pas, dit Valancourt avec vivacité : pourquoi nous quitter