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— Assurément cela le seroit.

— Cela est fort affligeant, dit madame Chéron.

— Puis-je vous demander ce qui est si affligeant, dit madame Clairval, frappée de l’accent douloureux avec lequel madame Chéron avoit parlé ?

— Voyez-vous, lui dit madame Chéron, ce jeune homme presque au milieu de la table, et qui cause avec mademoiselle Démery ? — Je le vois. — Eh bien ! ce jeune homme, que personne ne connoît, a la présomption de prétendre à ma nièce, et cette circonstance, du moins je le crains, a donné lieu de croire qu’il se donnoit pour mon adorateur. Considérez, à présent, combien un tel bruit est offensant pour moi.

— J’en conviens, ma pauvre amie, dit madame Clairval, et vous pouvez compter que je le désavouerai par-tout. En disant cela, elle se tourna d’un autre côté ; et Cavigni, qui jusques-là avoit examiné la scène en spectateur froid, fut près d’éclater de rire, et quitta sa place brusquement.

— Je vois bien que vous ignorez, dit à madame Chéron la dame assise auprès d’elle, que le jeune homme dont vous parliez à madame Clairval, est son neveu ! — Cela ne se peut pas, s’écria madame Chéron,