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d’abord les avoit reçus, entroit alors courbé sous un fagot d’épines, et deux des valets de Montoni le suivoient avec des lumières.

Votre Excellence soit la bien venue, dit le vieillard en se levant de terre, après y avoir posé son fagot. Ce château a été bien long-temps désert. Vous excuserez, signor ; vous savez que nous avons eu bien peu de temps. Il y aura deux ans à la Saint-Marc prochaine que votre Excellence n’est venue ici.

— Vous avez bonne mémoire, vieux Carlo, dit Montoni ; c’est cela même. Comment as-tu donc fait pour vivre si long-temps ?

— Ah ! signor, ce n’est pas sans peine. Les vents froids qui soufflent à travers le château, dans l’hiver, ne valent rien pour moi. J’ai pensé plus d’une fois à demander à votre Excellence de me laisser quitter les montagnes pour me retirer dans la vallée ; mais je ne sais pas comment cela se fait, je ne puis abandonner ces vieilles murailles, où j’ai vécu depuis tant d’années.

— Bon ! dit Montoni ; et qu’avez-vous fait dans ce château depuis mon départ ?

— À-peu-près comme à l’ordinaire, signor. Il a grand besoin de réparations. Il y a la tour du nord, plusieurs de ses fortifi-