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cemment provoqué la haine d’Orsino, avoit été poignardé par des assassins payés par ce dernier. Le mort tenoit aux plus grandes familles, et le sénat avoit pris connoissance de cette affaire. On avoit arrêté un des meurtriers, et il avoit avoué qu’Orsino étoit le coupable. À la nouvelle de son danger, il venoit trouver Montoni pour faciliter son évasion ; il savoit qu’à ce moment tous les officiers de police étoient sur ses traces dans toute la ville. Il étoit impossible d’en sortir. Montoni consentit à le recueillir quelques jours, jusqu’à ce que la vigilance se fût relâchée, et qu’il pût avec sûreté quitter Venise. Il savoit le danger qu’il couroit en accordant asyle à Orsino : mais telle étoit la nature de ses obligations envers cet homme, qu’il ne croyoit pas prudent de le lui refuser.

Telle étoit la personne que Montoni admettoit dans sa confiance, et pour qui il sentoit autant d’amitié que le comportoit son caractère.

Tout le temps qu’Orsino fut caché dans la maison, Montoni ne voulut point attirer les regards du public en célébrant les noces du comte ; mais quand la fuite du criminel eut fait cesser un pareil obstacle, il informa Emilie que son mariage seroit accompli