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iio ALEXANDRE,

Je la verrois , (Ims vous , par mes foins défendue^

Incre Poius & moi d.;mtuier furpenduc.

Ft ne feroit-cepas un bonheur trop charmant.

Que de l'avoir réduite à douter un moment*

Nonj je ne puis plus vivre accablé de fa haine;

Il faut que je me }ette aux pieds de l'inhumaine.

J'y cours : je vais m'oftrir à fervir fon courroux,

Même contre Alexandre, ëc même contre vous.

Je fais de quelle ardeur vous brûlez l'un pour l'autre^

Mais c'ell trop oublier mon repos pour le votre j

Et , fans m'inquiéter du fuccès de vos feux ,

Il faut que tout périflè , ou que je fois heureux.

C L F. O F I L E.

Allez donc , retournez fur le champ de bataille; Ne laifTez point languir l'ardeur qui vous travaille» A quoi s'arrête ici ce courage inconftaiitî Courez. On eli aux mains, ôc Porus vous attend.

T A X I I. E.

Quoi, Porus n'eft point mort 1 Porus. vient deparoître î

C I. É o }• I L E. C'eft lui.^ De (î grands coups le font trop rcconnoîtrc; Il l'avoir bien prévu. Le bruit de fon trépas , D'un vainqueur trop crédule a retenu le bras. Il vient fuiprendrc ici leur valeur endormie , iTroubler une victoire encor mal affermie, Il vient , n'en doutez point , en amant furieux , Enlever fa maîtrelFe , ou périr à fcs yeux. Que dis-je rVotre camp, féduit par cette ingrate. Prêt à fuivre Porus, en murmures éclate. Allez vous-même , allez , en généreux amant ^ Au fecours d'un rival aime il cendceinent> Adieu»

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