Page:Rachilde - Le Grand saigneur, 1922.djvu/86

Cette page n’a pas encore été corrigée

La voix de Marie Faneau trembla légèrement en lui répondant :

— Vous ne le feriez pas, Monsieur, parce qu’elles m’ont été d’abord offertes.

— Vous avez raison et vous avez un instinct orgueilleux qui est désarmant.

Ils descendirent l’escalier rapidement, mais Fanette les arrêta. Elle se lamentait, se couchait en travers de la dernière marche.

— Voulez-vous me permettre de l’emporter dans l’auto ? Elle n’est pas gênante.

— Si… puisqu’elle vous aime. Cela m’ennuiera. Que feriez-vous en supposant que l’envie me prenne de la tuer ?

Elle haussa les épaules en glissant Fanette sous son bras pour l’emporter.

Le chauffeur, au coin du boulevard Saint-Germain, les attendait, n’ayant pu pénétrer jusqu’à la cour de Rohan aux ruelles inextricables. Il leur ouvrit la portière en disant, à voix basse :

— Monsieur le marquis trouvera les fleurs sur le coussin du fond.

Sur les coussins du fond il y avait une gerbe de roses rouges, presque pareilles à celles de l’inconnu, mais Pontcroix lui fit remarquer qu’elles ne sortaient pas de la même maison.