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mener en liberté celle qu’il appelait : sa lionne. Il la présentait, ou lui faisait des présentations, en la forçant à entendre des compliments qui n’amusaient pas toujours cette sauvage.

Les galeries, aux arcades très élevées, s’ornaient de superbes plantes vertes sur lesquelles des plafonniers opalins répandaient une clarté lunaire favorable aux fards des femmes, lesquelles en abusent vraiment beaucoup, depuis, sans doute, qu’elles ont à dissimuler les rides précoces du chagrin.

Gompel murmura :

— Vous êtes toujours ravissante, quoique terriblement pâle, ce soir, ma petite filleule. Est-ce que quelque chose n’irait pas ?

Familier comme un parrain, car il était son parrain, il lui parlait franchement, la désirant un peu plus attentive à sa gloire par la réclame vivante qu’elle aurait pu se faire.

— Non, mon cher Gompel. Je suis très heureuse d’assister à votre fête qui est magnifique. Une belle rentrée ! Vous avez tout Paris, cela se voit. Moi, j’ai dû pâlir sur mon ouvrage. Il y en a tant, grâce à vous. À propos, je voulais vous poser quelques questions au sujet de La reproduction du portrait de…