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pour situer une prise de cette façon : seulement Fusard voit des professionnels partout ! Je ne peux pas, à mon tour, t’enguirlander de termes techniques, car ce n’est pas utile pour la démonstration, comme tu vas t’en convaincre. Ce jiu-jitsu est vraiment un joujou terrible ! Ah ! j’en ai encore la chair de grue ! Ce fut véritablement le clou de la soirée !… Figure-toi qu’une créature superbe tâchait d’attirer l’attention, tout en écoutant aussi. C’est leur métier, n’est-ce pas ? Elle avait un en peau mirobolant, un déshabillage tout constellé de rubis, des bretelles pour tout corsage et un chapeau, velours noir et plumes en averses, que l’eau m’en venait à la bouche ! Le Monsieur type était en train de désigner son propre avant-bras en leur déclarant qu’on appuyait, là, sur la saignée et que ça faisait : clac, simplement parce que le bras se retournait, paralysé ou brisé net… Alors… voilà cette fille qui se tenait derrière ton grand diable, qui lui flanque son bras nu sous le nez, un bras superbe, ma foi, en lui disant, d’un ton bien gentil : « Tiens ! Marquis, fais-moi ça ! » Il ne s’est même pas retourné, il a pris le bras tendu, a appuyé son pouce sur la saignée… on a entendu le clac, personne ne pipait, tu penses…