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Salut, Baise-main. Et il est parti, toujours froidement correct, malgré ses ironies.

Marie entend la bonne, Ermance, qui s’écrie, dans l’escalier :

— Vous êtes ben honnête, monsieur, mais votre canne, à elle toute seule, ne vaut pas ça !

— Pauvre Ermance ! se dit la maîtresse de la maison en étouffant un éclat de rire. Elle n’en fera jamais d’autres !

Le loulou blanc tourne autour du fauteuil anglais avec une visible impatience. En chien bien élevé, il n’a pas manifesté son antipathie durant la visite. À présent, comme la bonne, il dira ce qu’il pense tout haut. Il gronde, soit qu’il n’aime pas le jaune, soit que ce Monsieur, qui avait l’air de vouloir contrarier sa mère, ne lui revienne pas.

— Qu’est-ce que tu as, Fanette ? questionne sa mère, très ennuyée de surprendre ce mouvement de mauvaise humeur. Est-ce que tu vas lui chercher querelle, toi aussi ?

Ce toi aussi indigne Fanette et la fait aboyer à pleine gueule. Ah ! non, à la fin, Fanette est un chien qui est une chienne et elle connaît des choses que les humains ne sauront jamais.