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connais pas du tout, un de ces farceurs amenés par la princesse Lucie Norat, qui traîne ces gens-là pendus à ses jupes. On a parlé de mon portrait et on a célébré le talent de Marie Faneau — vous en voulez, mais je refuse — seulement, on a déblatéré sur le frère en déclarant qu’il avait des mœurs douteuses — oui toute la couleur que vous voudrez. — Moi, je n’ai pas voulu entendre, car ces gens ignoraient ma qualité de fiancé — je marque le roi. — Mais, en y réfléchissant, ces deux Messieurs sont envoyés par l’artiste en question parce que… — je prends tout — l’ayant rencontré au vestiaire je lui ai envoyé je ne sais plus quoi à la figure. Cet après-midi ça ne me disait rien. Ce soir, j’ai envie de me battre pour ce garçon qui ne sait pas tenir une épée et qui doit être lâche comme une couleuvre. — Votre revanche quand vous voudrez.

Henri Duhat laissa tomber les cartes.

— Vous voulez vous battre pour Michel ? Quel étrange caractère vous avez. Moi qui croyais que vous le haïssiez ? Je m’y perds, positivement.

— Oui, vous avez perdu ! fit Pontcroix riant de son rire cruel. On perdrait toujours avec moi