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découvrit baignant dans son sang, alors vraiment morte, ayant été saignée à l’orteil par un vampire qui habitait aussi sa chambre funéraire. L’oiseau, que l’on guetta, probablement, revint chercher le corps et on le vit se remettre à son hideux festin, en éventant la pauvre suppliciée de ses ailes ; mais il eut vite fait de s’apercevoir que le sang ne coulait plus et que la décomposition commençait. Ce qui fit croire, sans doute, que le vampire d’Égypte aime le sang des jeunes filles encore capables de ressentir les souples caresses de leurs ailes.

Un vampire aime normalement le sang de n’importe quel individu, pourvu qu’il puisse être encore chaud, et on a vu un animal de ce genre éventer de ses ailes silencieuses une simple génisse endormie qu’il mordit à la cuisse, et dont il suça une quantité relativement énorme de sang tout en agitant ses ailes au-dessus de la bête passive pour l’étourdir ou la maintenir dans un état d’agréable sommeil.

M. de Gasparin prétend que dans les pays désolés par le vampirisme (?) on devient vampire en mangeant de la viande que les vampires ont infectée et il ajoute… que le vampirisme est contagieux. Ici nous entrons en pleine supers-