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tant (le grâces unies à un talent que je sais déjà célèbre. En vous voyant, mademoiselle, rien ne m’étonne plus de la part de M. le marquis de Pontcroix. (Et il étala sur la table octogone différents actes couverts d’une écriture d’une finesse effarante, quoique fort lisible, puis il mit un lorgnon d’or en réunissant, non sans une certaine afféterie, son index à son pouce.) On m’a prié de rédiger le plus honorable des contrats pour tous les motifs que j’ai consignés dans ces minutes, que je suis obligé de vous lire, afin que vous ayez l’obligeance d’y apposer votre signature, si vous le jugez bon. (Il fit un geste de regret déférent.) Oh ! je sais, mademoiselle, combien les jeunes dames ont horreur des comptes, des chiffres ! Mais n’ayant pas de représentant de famille à qui je puisse m’adresser, je suis bien forcé de… d’en référer à vous, et croyez bien, mademoiselle, que tout le plaisir est pour moi.

Au moment où il allait prendre un feuillet, Michel Faneau pénétra dans l’atelier et vint s’asseoir sur le divan, auprès de sa sœur. Elle avait désiré sa présence, mais s’était arrangée pour qu’il ne commît pas de graves imprudences dès le début.