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grimpait aux bottes, esquissa un pas fantastique que tous les bambins, excepté Mary, mise en pénitence, répétèrent à l’unisson.

— T’es-tu amusée ? demanda madame Barbe à la petite fille de retour, la robe déchirée, les yeux brillants.

— Non, maman ! Elle aurait dit pourquoi sans la crainte de Tulotte.

— Allons !… allons !… murmura la jeune malade avec un sourire d’espoir, il lui faut des petits frères, je vois cela, ils lui formeront le caractère.

Le colonel, tout ragaillardi par la certitude acquise le jour même, ajouta :

— Sans doute, un petit polisson de frère comme Paul Marescut !

Madame Barbe, en dépit de ses douleurs perpétuelles, était enceinte. Le docteur attribuait ce retour à la santé aux brises vivifiantes du pays. Il jurait que tout se passerait très bien si on restait à Clermont-Ferrand, et le colonel fit des vœux pour que son régiment demeurât des mois encore dans cette bonne ville.

Madame Corcette se chargea d’annoncer la chose. Bientôt on sut que ce brigand de colonel… Eh ! eh ! ce n’était pas Corcette qui pourrait ces choses-là, aurait-il eu pour aide un régiment tout entier. Le trésorier lui souhaitait un garçon, sa femme Adolphine se récriait en pensant que ce serait comme une chance de moins pour elle. Ah ! ces femmes poitrinaires, ont-elles du bonheur ! Le garçon existait