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XI


Affranchie de son esclavage conjugal, Mary rejoignit l’étudiant presque toutes les nuits ; Joseph le cocher n’avait plus besoin de l’accompagner, elle savait le chemin, et, vêtue de robes simples, ne prenant même pas de voiture, elle allait par les rues du vieux quartier, se perdant au milieu des vendeuses d’amour. Paul, tout à fait fou, ne discutait plus ses ordres, il prenait l’argent qu’elle apportait, le dépensant pour elle et pour lui, heureux de s’avilir puisqu’elle disait que cela l’amusait. Il avait abandonné brusquement ses travaux, car il se moquait de l’avenir sans elle. Il trouverait toujours une place d’imbécile, selon ses expressions, quand elle se dégoûterait de leurs plaisirs, et il entrevoyait un final idiotisme qui serait la consolation de sa perte, le suicide maintenant était trop indépendant,