était terminée. D’un bond il fut sur le seuil
— Toi !
— Oui, moi !
— Et lui… lui que tu tolères, à ce que me racontent tes gens ? lui que tu veux aimer ? N’es-tu pas la plus vile des femmes ?
Elle riait en se débarrassant de ses fourrures.
— Fâchez-vous, tyran, quand je travaille à notre délivrance !
— Enfin, où est-il ? T’a-t’il embrassée avant que tu montes cet escalier ?
— M. Louis de Caumont est, à l’heure qu’il est, dans les bras de ma meilleure amie, la comtesse de Liol !
— Hein ! ce n’est pas vrai ! Joseph dit qu’il t’adore depuis ta dernière visite ici, et qu’il ne cesse de te caresser les cheveux pendant les repas.
— Oh ! il caresse même le menton de ma femme de chambre ; ce cher baron est en train de se faire maigrir, je crois !
Paul Richard, suffoqué, ne comprenait plus.
— Nous serons désormais aussi libres que lorsqu’il était en Russie, mon amour ! ajouta-t-elle gaiement.
Il ne voulut point lui demander d’explications. Il alluma le feu avec la lettre d’adieux et lança la corde par la fenêtre. Quant au clou, il y pendit les fourrures de sa maîtresse en plongeant ses narines dans leur odeur d’ambre.