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VII


Le savant docteur Célestin Barbe dut, bien malgré lui, recueillir sa nièce après les désastres de la guerre de 1870. Il lui fallut, sans témoigner son irritation, bouleverser un peu sa demeure pour y introduire cette petite inconnue et, par-dessus le marché, Tulotte, une sœur qu’il ne supportait pas. D’ailleurs, il était déjà si accablé, si désorienté, qu’il ne prenait plus la peine de compter ses ennuis. Il avait soutenu le siège, mangé du pain détestable, entendu les fusillades des insurgés, il avait surtout vu détruire des monuments, de chers monuments qu’il aimait, et l’adoption forcée de l’orpheline mettait le comble aux catastrophes, il ne pouvait plus que se résigner !…

Cependant trois longues années ne lui suffirent pas à s’habituer à son nouveau genre d’existence. Il