Page:Rachilde - La Marquise de Sade, 1887.djvu/161

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

règlement. Nous avons l’espoir de rester à Vienne peut-être trois ans ; alors, il faut en profiter. Il paraît que les changements de diocèse ne sont pas favorables à ces choses de curés (c’est toujours madame Corcette qui le dit). Une femme sait mieux que nous ce qu’il faut faire… mais Tulotte est comme moi, elle a la dévotion d’un képi !…

— Est-ce que madame Corcette est dévote ? demanda Mary rêvant, les yeux fixés sur la muraille.

— Non… elle est catholique, voilà tout.

— Et Tulotte ?

— Tulotte, ma fille, est protestante, comme moi, comme ton oncle. Seulement ta pauvre mère était catholique, on a baptisé mon fils dans sa religion et elle a bien recommandé en mourant que tu fasses ta première communion… le plus tôt possible ! Elle craignait que Tulotte te dirigeât d’un autre côté. Je t’apprends tout ça, ma chère Mary, parce que tu es en âge de démêler ces histoires et puis madame Corcette est si bonne !

— Je ne comprends pas, moi ! murmura Mary qui boudait toujours madame Corcette.

— D’ailleurs, ajouta le colonel impatienté, je ne te demande pas de verser dans la religion corps et âme. C’est une consigne pour moi de te donner une instruction religieuse, je me moque bien de la prêtraille, mais je ne veux pas me moquer des dernières recommandations de ma femme, tonnerre de Dieu !

L’entretien,