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continuel qui secouait le cœur de Mary comme il secouait les rosiers de la vallée des roses.

Aucun bruit de changement de garnison ne survenant, on réinstalla le campement d’hiver, selon l’expression du colonel ; on mit des bourrelets aux portes du chalet, des tapis dans les chambres et une partie de la galerie de bois fut vitrée. Daniel Barbe, très étonné de voir qu’on resterait probablement où on se trouvait encore, eut la perspective d’un coin de vie de famille ; il prit le soin de mettre un gros poêle de faïence dans la chambre de la nourrice, et, un soir, il fit monter Mary chez lui afin de lui annoncer une sérieuse nouvelle.

— Ma fille, lui dit-il, je crois qu’il est temps de te préparer à ta première communion, je pense que nous resterons ici un ou deux ans, et madame Corcette, une excellente créature, celle-là, m’a demandé à surveiller un peu tes études au sujet du bon Dieu !

Mary, la tête baissée, ne répondait pas.

— Tu auras dix ans le printemps prochain, c’est un peu tôt, je le sais, mais on n’a guère le loisir de faire les choses régulièrement dans notre état. Je demanderai les dispenses nécessaires. Enfin, tu comprends, je te trouve assez raisonnable pour cela ! Tu vas donc me piocher sérieusement le catéchisme, l’histoire sainte, les évangiles, tout le tremblement de ces machines pieuses. Tulotte achètera les livres, et, au lieu de vagabonder de droite et de gauche, tu feras les prières qu’il y a dans le