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comme le cri de son filleul. Il y avait plus de peur que de mal dans sa façon étrange de bouleverser l’atmosphère, et très bonhomme, au fond, il ne cassait rien tout en menant le plus horrible bruit du monde.

Les enfants rampèrent sous la roche pour se garer de la poussière, puis ils s’étreignirent.

— J’ai peur ! répétait Mary.

— Petite bête !… Nous allons, au contraire, nous amuser pour revenir, ce vent-là vous fait marcher d’un train de locomotive !… Tu vas voir… que tu ne pleureras plus !

Ils avaient oublié leur projet de courir les bois.

— C’est drôle, en effet, murmura la petite, de sentir ce hou-hou autour de ses oreilles… Je n’ai plus si peur !

Siroco, rendu nerveux au possible par le retour de son parrain, serrait Mary à l’étouffer et de nouveau ce fut, comme dans le bosquet de roses, des caresses folles que partageait cet endiablé de vent pénétrant partout.

Ils revinrent au bac avec une vitesse vertigineuse, se tenant par la main, lancés tantôt à gauche, tantôt à droite, riant, tournant, sautant, pareils à des gens ivres. Vraiment Mary s’amusait bien plus qu’à la foire.

— C’est ça qui sèche mes habits ! disait Siroco encore un peu humide de sa lessive.

Quant à Castor, il devenait complètement insensé, s’enlevant par bonds élastiques et jappant de plaisir.