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il est plus agréable de recevoir une femme comme il faut qui ne se fait pas payer, qu’un interprète inconnu. Olga Freind, à la mode comme parasite féminin, était donc de toutes les solennités chez madame Soirès, son obligée

Nous ajouterons que cette savante jouait aussi du piano quand il en était besoin.

Berthe apparut comme on se mettait à table, elle voulait se réserver un effet. Elle était en blanc et en mauve ; ainsi une tourterelle dans des lilas. Point de bijoux, point de coiffure, les cheveux simplement noués sur la nuque.

Monsieur de Bryon salua, l’air hautain, un peu grave. Soirès continua sa discussion avec le vieux gérant de société jusqu’à la table. Mademoiselle Olga Freind tendit sa main pour le shake-hand traditionnel.

— Heure réglementaire, ma chère belle, dit la vieille demoiselle cosmopolite, et pourtant la comtesse de Villenaire m’attendait ce matin. Nous devions étudier une comédie de Musset. Je vous donne la préférence, seulement à la condition de partir après le café… Musset oblige.

Le ton bizarre, mélange de tous ses nombreux accents, fit tressaillir Maxime.

Soirès qui plaisantait avec toutes les femmes, trouvait celle-là si laide qu’il devenait respectueux à son contact.

— Je vous présente le comte de Bryon, fit-il, un dernier élu de mon Cercle, un Parisien voyageur, un jeune savant comme vous, Mademoiselle.