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XV


Dans le salon de madame Cachard se pressait, un soir de novembre, un premier soir de l’hiver parisien, ce qu’il est convenu d’appeler un monde fou. Et vraiment ce monde avait l’air fou. Les hommes échangeaient des réflexions inconvenantes, les femmes riaient très haut.

Un musicien connu jouait, assis au piano, une valse que personne n’écoutait, et un couple, dans un coin, essayait une polka que personne ne jouait. C’étaient là des artistes, paraît-il.

Madame Cachard, un peintre distingué et une créature vulgaire, en robe sans corsage, se donnait beaucoup de mal pour les recevoir, répétant :

― Amusez-vous, mes amis, nous sommes chez nous, en famille… Moi, quand je reçois, je mets les gens à leur aise. J’adore la jeunesse, flirtez ! Les