Page:Rachilde - À mort, 1886.djvu/208

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il ajouta les dents claquantes :

— L’horrible froid ! Monsieur le comte… et quelle pluie… j’ai dû changer de vêtements avant de venir prévenir Monsieur le comte…

Maxime se laissa aller dans ses coussins avec un soupir de satisfaction.

— Tu as tout expliqué, Anne est-elle prête ?

— Les instructions de Monsieur seront suivies… j’ai prié le groom de nous remplacer… Ce médecin se porte mieux que vous !

L’abbé ne comprit rien à l’étrange colloque. Comment ce domestique pouvait-il s’étonner de voir un médecin se porter mieux qu’un blessé ?

Cependant le docteur entra à son tour, il visita la blessure qu’il trouva en très mauvais état, défendit les conversations et prescrivit un bouillon de poulet vers neuf heures,

La duchesse s’éveilla juste à cette heure, lut l’ordonnance, et sonna la cuisinière, une Bretonne nommée Anne.

Le groom du comte parut.

— Vite un bouillon, commanda l’empressée garde-malade.

— La cuisinière est partie ce matin pour Saint-Brieuc, répondit le groom se frottant les paupières.

— Hein ? balbutia la duchesse ahurie… pour Saint-Brieuc ? et Yvon ?

— Également, Madame, soupira le gamin d’un air très innocent.