XI
erthe attendait son mari, debout, près de leur
grand lit : sombre. Elle n’avait point ôté son
costume de courtisane, et c’était dans cette honteuse
livrée qu’elle désirait quitter pour toujours
l’hôtel de la rue de Trévise.
Démasquée, l’œil anxieux, le cou penché, la pauvre enfant tâchait de saisir le moindre bruit. Elle l’attendait pour savoir quand aurait lieu le duel. Une impatience cruelle lui dévorait le cœur : elle voyait déjà Maxime blessé, mort ; Maxime, son beau rêve inachevé…
Oh ! non, elle ne demeurerait pas plus longtemps prisonnière dans sa cage somptueuse, puisque son âme était partie à l’aventure ; son corps devait suivre son âme à l’aventure aussi ; elle irait trouver sa mère, on vendrait la petite maison de Meudon puis on se sauverait très loin… Son mari ? elle n’en avait plus.