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— Tiens, Soirès ! dit le comte Maxime qui essayait de retrouver la malheureuse duchesse.

— Votre domino n’est pas chez lui, cela se voit, mon cher comte, fit le banquier en serrant la main du jeune homme.

— Et votre belle courtisane me semble aussi désorientée, riposta Maxime de mauvaise humeur.

Les deux hommes essayèrent de gagner le foyer, mais ils furent arrêtés par un domino noir impérieux.

— Place, ma chère, tu nous intrigueras plus tard… nous n’avons pas le temps, déclara Soirès, très inquiet maintenant de la disparition de Berthe.

— Voilà bien le franc-parler de Soirès, fit d’un ton doucereux le domino sans se déconcerter.

— C’est la princesse de R… souffla le comte.

— Il faut que vous me serviez pourtant de chevaliers, au moins jusqu’à ma loge, dit la princesse, s’amusant beaucoup de la mine du banquier.

Et Maxime, saluant gracieusement, Soirès, sacrant comme un païen, reconduisirent à sa loge la princesse enchantée de retarder leur course à la femme.

Berthe, durant cette minute de répit, avait saisi le poignet de la duchesse de Sauvremieux.

— Sauvons-nous, Madame, par pitié, sauvons-nous… j’ai la fièvre… et je ne veux plus rester dans cet horrible cohue !…

— Hein ? balbutia la vieille dame essayant de se dégager de son étreinte, je ne vous retiens pas, moi.