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Et qu’ils ont le pouvoir d’unir

Diverses volontez en une.

Les choses les plus ordinaires
Sont rares quand il les escrit,
Et la clarté de son esprit
Rend les mysteres pppulaires ;
La douceur et la majesté
Y disputent de la beauté ;
Son éloquence est la premiere
Qui joint l’élegance au sçavoir,
Et qui n’a point d’yeux pour la voir
N’en a point pour voir la lumiere.

Divin Balzac, qui par tes veilles
Acquiers tout l’honneur de nos jours
Grand demon de qui les discours
Ont moins de mots que de merveilles,
Dieu qui, vivant avecque nous,
As rendu l’Olympe jaloux
Et toute la terre estonnée,
Te sçaurois-je rien immoler
Qui puisse jamais esgaler
La gloire que tu m’as donnée ?

En vain dans le marbre et le jaspe
Les roys pensent s’éterniser ;
En vain ils en font espuiser
L’une et l’autre rive d’Hydaspe ;
En vain leur pouvoir nompareil
Esleve jusques au soleil
Leur ambitieuse folie :
Tous ces superbes bastimens
Ne sont qu’autant de monumens
Où leur gloire est ensevelie.

Ces heros jadis venerables
Par les âges nous sont ravis ;