Cette araignée qui descend de l’arbre ne refusera
pas de monter aux petits affamés les graines
que je vais chercher dans l’herbe pour eux.
Ainsi fut dit et ainsi fut fait… L’araignée prenait dans ses pattes, une par une, les graines qu’à l’aide de son bec, lui passait le caneton.
Cela n’allait évidemment pas vite ; mais au bout d’une heure, cependant, les petits Tartarin avaient leur repas du matin.
Il en fut ainsi tous les jours que durèrent les soins et la convalescence de leur père.
Brave Anatole !… Brave Toutenbec !… Admirables bêtes de cœur.
Souvent, pendant la belle saison, Anatole donnait rendez-vous à ses amis au milieu de la clairière ; et, là, pendant des heures, le cochonnet, le caneton, Biscotte et Tartarin échangeaient des propos de joyeuse intimité.
Perchés sur les branches
des arbres, des centaines
d’oiseaux assistaient aux
ébats pleins de gaîté des
quatre bons amis.
Chacun chantait sa chanson : Anatole, avec sa voix de basse, roucoulait près du moineau qui, lui, ténorisait avec une agréable voix de fausset.
Quant à la souris et au caneton, ils étaient chargés de l’accompagnement en sourdine : la souris sifflotait et Toutenbec marquait les temps par des « coin coin » bien en mesure.
Le succès de ce rassemblement artistique était étourdissant.